Stéphane Mallarmé par Nadar
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"La statue de verre noir a abaissé son regard sur le discoureur grave qui gesticulait avec retenue, à ses pieds. C'était un regard neutre, sans colère mais sans bienveillance. Pendant que Virgil énumérait les noms des « saints et des illuminés » de l'espèce humaine, elle avait entrepris de se lever du trône sinistre et les plis de sa toge de molles plaques de métal s'étaient aplanis en claquant. Elle continuait à regarder celui qui pérorait, le corps de plus en plus renversé en arrière et reculant de quelques pas, car après s'être levée, la statue avait désormais la tête dans le ciel. Je ne pouvais détacher mes yeux de « ses purs ongles très haut dédiant leur onyx » hypnotique."
Mircea Cărtărescu, Solénoïde, traduit du roumain par Laure Hinckel, Points Signatures, 2021, p. 467. C'est très-haut et non pas très haut.
Ses purs ongles très-haut dédiant leur onyx est le premier vers du sonnet IV de Plusieurs sonnets de Stéphane Mallarmé. C'est ce sonnet qui contient le fameux vers : Aboli bibelot d'inanité sonore.
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