L'eau de noyaux, ou kirschenwasser, distillée pour la première fois en 1760 par Hoffmann-Forty,
gendre du Colonel Forty et dont le secret de fabrication a disparu.
Lithographie de Simon. Archives du Musée Erckmann-Chatrian de Phalsbourg.
"S'il [le père de Fritz Kobus] n'avait pas été le meilleur homme du monde, et s'il n'avait pas rendu des jugements à son tribunal, aussi beaux beaux que ceux de Salomon, il aurait mérité d'être pendu ! Toi, tu lui ressembles, tu es un épicaures ; aussi je te pardonne, il faut que je te pardonne.
Alors Fritz se mettait à rire aux larmes ; ils montaient ensemble pendre un verre de kirschenwasser, que le vieux rabbin de dédaignait pas."
Erckmann-Chatrian, L'Ami Fritz. Contes et romans nationaux et populaires, tome 5, Paris, Pauvert, 1988, p. 5.
"Tiens, regarde là-haut, c'est le château de Lutzelbourg ; et cette jolie maisonnette en bois, près d'ici toute couverte de vigne vierge, c'est un chalet, le chalet du père Hoffmann-Forty, le distillateur d'eau de noyaux ; tu connais l'eau de noyaux de Phalsbourg !"
Histoire du plébiscite. Contes et romans nationaux et populaires, tome 11, Paris, Pauvert, 1989, p. 16.
"C'est moi-même qui dis d'apporter le café. J'allai aussi chercher les bouteilles de kirschenwasser et de vieux rhum dans l'armoire ; le sergent [Trubert] demanda :
- Qu'est-ce que c'est ?
- C'est du rhum et du kirschenwasser, du vieux kirschenwasser de la Forêt-Noire, lui répondis-je.
- Ah ! fit-il en clignant de l'œil, chacun dit : "J'ai du kirschenwasser de la Forêt-Noire !" C'est facile à dire, mais on ne trompe pas le sergent Trubert ; nous allons voir ça !
En prenant le café, il rempli deux fois son verre de kirschenwasser, et chaque fois il dit :
- Hé ! hé ! reste à savoir si c'est du vrai !...
J'aurais voulus lui jeter la bouteille à la tête."
Et les jours qui suivirent, le vieux sergent Trubert ne put se passer du vieux kirschenwasser du père Moïse !
Le Blocus. Gens d'Alsace et de Lorraine, Collection Omnibus, 2022, p. 1057-1058, 1059.
" Moi, je courus serrer la main de mon ami Jaquel, avoué à Blidah. Mon cheval piaffait à la porte. Nous prîmes sur le pouce un petit verre de kirschenwasser qu'il avait reçu du pays ; puis, nous étant embrassés, je sautai en selle et je rejoignis mon petit détachement d'un temps de galop."
Une campagne en Kabylie. Contes et romans nationaux et populaires, tome 10, Paris, Pauvert, 1963, p. 353.
"Dans l'intervalle arriva la fête du Kirschberg, où nous allions tous les ans danser et goûter au kirschwasser."
"Ils se plaignaient que tout dépérissait de jour en jour, que la jeunesse n'avait plus la même ardeur qu'autrefois, que les impositions augmentaient, que le kirschwasser, le vin, la bière, la farine, la viande enfin, tout coûtait plus cher ; qu'on ne savait pas quand cela finirait, et que c'était l'abomination de la désolation prédite par les Saintes Écritures."
Confidences d'un joueur de clarinette. Histoires d'Alsace et de Lorraine, Omnibus, 2009, p. 165 et 167. Ici ce n'est pas le kirschenwasser, mais le kirschwasser. Plusieurs autres mentions dans ce petit roman.
"Quand on songe à ce que cet homme a bu comme de vin, de kirschwasser, de bière, de liqueurs de toutes sortes depuis vingt ans, il y a de quoi frémir ; on doute que toutes les eaux du Rhin et toutes les neiges de la mer Glaciale puissent apaiser l'inflammation intérieure qui le consume."
La taverne du Jambon de Mayence. Histoires d'Alsace et de Lorraine, Omnibus, 2009, p. 246. Ici aussi c'est kirschwasser et non kirschenwasser.
"On le [Zulpick] rencontrait parfois aussi la nuit qui se promenait dans les décombres, et quelquefois, mais rarement, il descendait boire du kirschenwasser, avec les mariniers et les flotteurs, au bouchon du père Korb, sur la jetée en face du pont."
Le trésor du vieux seigneur. Contes et romans nationaux et populaires, tome 7, Paris, Pauvert-Serpenoise-Tallandier, 1988, p. 21.
"L'oncle Jacob venait de rentrer d'une visite ; sa grosse houppelande fourrée de renard et son bonnet de loutre étaient pendus au mur, et ses grosses bottes debout près du fourneau ; il prenait un petit verre de kirschenwasser avec le mauser [taupier du village d'Anstatt] , qui avait veillé cette nuit-là [sur Madame Thérèse]."
Madame Thérèse. Gens d'Alsace et de Lorraine, Collection Omnibus, 2022, p. 808.
"Le 29 juillet 1835, Kasper Bœck, berger du village d'Hirchwiller, son large feutre incliné sur le dos, sa besace de toile filandreuse le long des reins, et son grand chien à poil fauve sur les talons, se présentait, vers neuf heures du soir, chez M. le bourgmestre Pétrousse, lequel venait de terminer son souper, et prenait un petit verre de kirschenwasser pour faciliter sa digestion."
L'Inventeur, Contes et romans nationaux et populaires. tome 7, Paris, Pauvert-Serpenoise-Tallandier, 1988, p. 473.
"Coucou Peter, le ménétrier, le fameux Coucou Peter, fils de Yokel Peter, de Lutzelstein, fêté dans tous les bouchons, dans toutes les brasseries,, dans toutes les tavernes de l'Alsace ; le bon, le jovial Coucou Peter était assis sur une tonne de bière, au milieu de la gloriette, avec sa grosse camisole de bure, garnie de boutons d'acier larges comme des écus de six livres, avec ses joues fraîches et bien nourries et son feutre surmonté d'une plume de coq ; il râclait à tour de bras une vieille valse du pays, et formait à lui seul tout l'orchestre de la Lèchefrite. Le vin, la bière, le kirschenwasser ruisselaient sur les tables, et de vigoureux baisers, appliqués sans mystère, excitaient la joie universelle."
L'illustre Docteur Mathéus. Contes et romans nationaux et populaires, tome 3, Paris, Pauvert-Serpenoise-Tallandier, 1987, p. 158-159
"Rien n'apparaissait à droite : aussi loin que pouvaient s'étendre mes regards, rien que des gorges, des vallons, des ravins, des crêtes feuillues enchevêtrées les unes dans les autres ; mais à gauche, vers le sommet de la côte, je découvris bientôt un toit en auvent, dont les petites lucarnes en tabatière et la blanche cheminée scintillaient entre les flèches innombrables des sapins. Il y avait bien une demi-heure de marche pour arriver là, ce qui ne m'empêcha pas de m'écrier :
"Seigneur Dieu, soyez béni de vos grâces !"
Car ce n'est pas une petite affaire, au milieu des bois, de savoir où l'on pourra s'asseoir en face d'une miche de pain et d'un cruchon de kirschenwasser."
La Maison forestière. Contes et romans nationaux et populaires, tome 5, Paris, Pauvert-Serpenoise-Tallandier, 1987, p. 375.

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