mardi 26 juin 2018

le sire de Réchicourt délivré grâce à saint Nicolas


Délivré de ses chaînes, Cunon de Réchicourt agenouillé devant saint Nicolas
vitrail d’Émile Richard, Nancy, 1893
Église Saint-Joseph de Nancy
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Un grand nombre de seigneurs lorrains, à l'appel du duc Mathieu II, avaient pris la croix au début du XIIe siècle. Il y avait les comtes de Bar, de Salm et de Vaudémont, aussi des seigneurs du pays lorrain, entre autres le sire Cunon ou Conon de Réchicourt, fief situé entre Avricourt et Sarrebourg.
Après des prodiges de valeur, Cunon de Réchicourt tomba aux mains des Infidèles qui, sachant son sang et sa valeur, le retinrent prisonnier, au lieu de l'immoletrà leur juste courroux. Les Musulmans le jetèrent dans un cachot, où il demeura quatre ans : il fut chargé de lourdes chaînes, carcan au col, ceinture de fer pour l'attacher à la muraille, menottes aux mains et aux pieds, bref, tout un attirail formidable, qu'on put contempler des siècles dans l'église même de Saint-Nicolas-de-Port.
Et la rançon n'arrivait pas. Le vaillant guerrier, oublié des siens, songea en ce 5 décembre 1240, que le lendemain était la fête solennelle de saint Nicolas, évêque de Myre, patron de son pays lorrain. Alors, plein de confiance, il éleva ses pensées et son cœur vers le Protecteur des prisonniers et des marins en danger, et il s'écria :  "Ô Grand saint Nicolas, venez donc à mon secours, sauvez-moi et rendez-moi aux miens et à ma patrie !"
Soudain une éclatante lumière emplit le cachot du sire de Réchicourt. Saint Nicolas parut tout nimbé de gloire, toucha de sa dextre bénissante le malheureux seigneur, soldat du Christ, et lui dit : "Va, tu es libre ; les portes de ce cachot sont ouvertes ; je te conduirai par la main vers les tiens et vers ton cher pays de Lorraine, que je protège du haut des cieux. Va !"
Toujours est-il, que le même jour, à 9 heures du soir, en ce même 5 décembre 1240, Cunon de Réchicourt se trouva transporté miraculeusement devant le portail de l'église de Saint-Nicolas de Lorraine.
On dit, qu'arrivé devant l'église, les portes s'ouvrirent toutes seules devant le chevalier enchaîné et qu'une lumière éblouissante remplissait le temple auguste. Réchicourt se prosterna avec ferveur devant la statue de Nicolas le thaumaturge et remercia son célèbre protecteur. Les chaînes aussitôt tombèrent d'elles-mêmes, et le guerrier lorrain les suspendit à l'un des piliers, voisin de l'autel patronal.
D'après Emile Badel, Les Grands Jours de Saint-Nicolas de Port. Histoire d'une Cité lorraine, Nancy, Imprimerie Georges Thomas, 1931, p. 25-26.

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