le chevet de l'église abbatiale de Saint-Mihiel

Le chevet harmonique de l'église abbatiale de Saint-Mihiel

autour de 1710

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Les deux tours enserrant le chœur reproduisent à Saint-Michel de Saint-Mihiel le schéma lorrain, exemple de ce que Louis Grodecki appelait un chevet harmonique (cathédrale de Verdun, église de Mont-devant-Sassey, cathédrale de Toul, église abbatiale Saint-Vincent de Metz). Percées de larges baies en plein cintre, décorées d'agrafes, ornées d'une superposition d'ordres. Les ordres sont des pilastres toscans au niveau moyen et corinthien en haut. Les pilastres sont groupés deux par deux et encadrent les baies. Les niveaux sont marqués par de vigoureuses moulures en forte saillie. Les corniches sont soulignées de denticules. Les tours sont coiffées d'un toit à l'impériale, cantonné de quatre guérites aveugles, le tout revêtu d'ardoises. 

Le chœur comporte trois travées, les deux premières sont rectangulaires, la troisième est hémicirculaire avec un rond-point ressautant ou de plan trilobé. Les fenêtres ont un tympan avec un réseau de huit lobes rangés en éventail, sauf pour le rond-point où le réseau est à neuf lobes.

Le rond-point du chœur forme comme une tour ronde à l'extrémité orientale de celui-ci. La tout est couverte d'une haute toiture tronconique  terminée par un lanternon. 

Les murs du chœur sont flanqués de puissants contreforts correspondant à chaque travée. Les contreforts sont composés de ressauts en forme de pilastres, ornés de caissons. Les divisions horizontales sont fortement marquées de moulures. Au niveau supérieur, les contreforts sont de moindre saillie, par rapport au nu du mur. Ils se raccordent à la partie inférieure des contreforts par une élégante volute ovale. Enfin, les contreforts sont surmontés, à hauteur du comble, par des lucarnes à frontons cintrés.

D'après : Hubert Collin, "L'abbatiale de Saint-Mihiel : un monument à secrets archéologiques difficilement révélés", dans Lotharingia, tome V, Nancy, 1993, p. 74-76.