Ce beau portail s'ouvre sous une archivolte à quatre voussures encadrant un tympan plein. Il est divisé en deux baies par un trumeau. En avant, un ébrasement très profond, voûté sur croisée d'ogives, constitue un porche de plan trapézoïdal.
La voûte est portée latéralement par deux formerets assez profonds. Au niveau des sommiers des nervures et des voussures de la porte, et faisant retour de chaque côté sur la façade du porche, court un large bandeau de feuillage, au milieu duquel s'ébattent des personnages et des animaux. Cette frise, dont une partie a été reprise au XVe siècle, couronne une file de colonnettes en délit, dont les chapiteaux à deux rangs de feuilles sont d'un beau galbe et finement fouillés. Un bahut, sur lequel repose cet ensemble, est lui-même supporté par une arcature trilobée sur colonnettes.. La clef porte un Agnus Dei.
l'Agnus Dei de la clef de voûte
L'ébrasement, profond de 7,50 m, ouvre sous un grand arc légèrement brisé, orné de tores et de crochets ; de chaque côté de la façade partent les amorces d'un grand gâble inachevé qui viennent mourir sous un auvent de pierre que soutiennent des corbeaux de grande saillie, terminés par des têtes d'hommes ou d'animaux.
La toiture du porche est à la hauteur de celle de la nef, et le vaste pignon eût été très nu si l'on n'eût monté, aux angles, des pinacles à fleurons, et plaqué au sommet une arcature aveugle.
Actuellement, le tympan, les voussures de la porte et les parois du porche sont absolument nus, mais les contours que le bûchage a laissés visibles et les renseignements recueillis permettent de reconstituer cette page iconographique.
Sur le linteau étaient représentés le Christ et les douze Apôtres ; au-dessus était sculpté le jugement dernier et au sommet trônait le Père éternel. Les enfeus du porche abritaient, à gauche, l'Ascension, à droite, le Christ en croix. Dans les entrecolonnements étaient logées des statues plus grandes que nature, Adam et Eve, saint Maurice, des rois de Juda et des Apôtres. La Vierge du trumeau, ainsi que son socle à colonnettes sont modernes, mais le socle a été refait d'après les débris de l'ancien conservé dans la galerie du cloître.
André Philippe, "Épinal. Église Saint-Maurice", dans Congrès archéologique de France, 1933 Nancy et Verdun, Paris, Picard, 1934, p. 119-122.
Le portail latéral, dit des Bourgeois, s'ouvre sous un porche très champenois, voûté en trapèze sur croisée d'ogives ; aux murs, deux sortes d'enfeus supérieurs ; sur les côtés, bahut orné d'arcades trilobées et portant des colonnettes à chapiteaux de feuillage très délicatement sculpté ; trois voussures en arc brisé, séparées par un cordon de feuillage, encadrent un tympan où figuraient la Dormition et le Couronnement de la Vierge ; tout a été bûché à La Révolution et les statues brisées ; celle du trumeau, médiocre, est rapportée.
André Laurent, "Épinal. Basilique Saint-Maurice", dans Dictionnaire des Églises de France, tome VA , Paris, Robert Laffont, 1969, p. 53.
frise avec animaux fantastiques, feuilles de vigne et grappes de raisin
Le Portail des Bourgeois de la basilique Saint-Maurice d'Épinal
fin XIIIe-XIVe siècle - influence champenoise
restaurations importantes
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Pascal Joudrier, "Un chef-d'œuvre retrouvé de l'art gothique : la Tête de prophète provenant du Portail des Bourgeois de l'église Saint-Maurice d'Épinal, vers 1230-1240", dans Le Pays Lorrain, septembre 2022, p. 241-249.
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