mardi 30 juin 2015

Sierck par Maurice Barrès

" C'est une petite ville au bord de la Moselle, resserrée étroitement entre de fortes collines ou de prairies et qui d'abord semble toute se réduire à la vaste forteresse ruinée qui la surplombe. Plus âpre que Thionville, elle n'est faite vraiment que de ruelles autour d'une citadelle. Ses étroites maisons, qui chancellent de vieillesse les unes sur les autres, ont besoin des écus armoriaux et des saints au fronton délabré de leurs portes pour nous offrir de bonnes impressions sur leur dignité passée. Un torrent caillouteux, qui formait avec la Moselle les défenses d'eaux du rocher féodal, court au travers de la principale venelle. Toutefois, sur les remparts démolis et nivelés, une rangée de maisons modernes jouissent du bon air, du bon soleil et tournent le dos à leur vieux maître, le château, qui pendant tant d'années leur imposa de pénibles conditions de vie en leur garantissant une certaine sécurité."

Maurice Barrès, "L'Appel au soldat", dans Romans et voyages, tome I, collection Bouquins, Robert Laffont, 1994, p. 933.
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En septembre 1896, Maurice Barrès fit en bicyclette un voyage le long de la Moselle, de Metz à Coblence. Mais d'après le roman L'Appel du soldat, Metz-Berncastel à bicyclette, Berncastel-Cochem en bateau, Cochem-Coblence à bicyclette.

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