mercredi 27 août 2014

le fantôme de la résidence aux assiettes



Katsushika Hokusai (1760-1849)
Le Fantôme de la résidence aux assiettes
c. 1830 - 26,2 x 18,9 cm
La servante Okiku, au corps composé d'assiettes de Delft,
 sortant du puits où elle s'était jetée.
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"En 1830, paraissent en planches séparées : Hiakou monogatari, LES CENT CONTES : une série d'estampes fantomatiques, d'un caractère terrifique tout à fait extraordinaire et dont il n'a paru que cinq planches, peut-être à cause de l'effroi qu'elles causaient.
... une pâle tête de morte chevelue, à la bouche ouverte d'où un soupir se dessine sur le ciel noir comme le dessin d'un souffle sur de l'air glacé, et le haut du corps sortant d'un puits formé comme des anneaux d'un serpent et qui sont un enchaînement d'assiettes vertes. C'est l'apparition de la petite Okikou dont j'ai raconté l'histoire dans la MANGWA."
"La servante Okikou était dans une maison où il y avait dix précieuses assiettes, et elle eut le malheur d'en casser une. Et le propriétaire des assiettes adressa des reproches si durs à la fillette qu'elle se jeta dans un puits. Or, depuis ce jour, elle revient toutes les nuits au-dessus du puits et, de la maison où est le puits et des maisons voisines, on l'entend dire, l'une après l'autre, les légendes des assiettes, puis, arrivée à la dixième, à celle qu'elle a cassée, on l'entend, cette fois, pousser un sanglot si déchirant, si déchirant que le voisinage a dû charger un prêtre de la faire monter au ciel par ses prières."
Edmond de Goncourt, Hokousaï, 1896.
Edmond de Goncourt, Outamaro, Hokousaï. L'art japonais au XVIIIe siècle, U.G.E., collection 10/18, 1986, p. 245-246 et p. 206-207 pour l'histoire d'Okikou.