"N'allez pas croire que je sois devenu marchand d'esclaves. Les marchandises que nous importons sont des fusils (vieux fusils à piston réformés depuis 40 ans) qui valent chez les marchands de vieilles armes, à Liège ou en France, 7 ou 8 francs la pièce. Au roi du Choa, Ménélick II, on les vend une quarantaine de francs ; mais il y a dessus des frais énormes, sans parler des dangers de la route, aller et retour. Les gens de cette route sont les Dankalis, pasteurs bédouins et musulmans fanatiques : ils sont à craindre. Il est vrai que nous marchons avec des armes à feu et que les bédouins n'ont que des lances. Toutes les caravanes cependant sont attaquées."
Lettres de Jean-Arthur Rimbaud, Égypte, Arabie, Éthiopie, avec une introduction et des notes de Paterne Berrichon, Paris, Sté du Mercure de France, 1899, p. 195-196. Extrait d'une lettre du 3 décembre 1885.

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