En
avril, vous [Sabeha, fille de Boualem Sansal] avez publié avec votre sœur une lettre ouverte à Emmanuel Macron
dans Le Figaro. Avez-vous reçu une réponse ? Quatre mois plus tard, quels liens
entretenez-vous avec les autorités françaises ?
Ni
moi, ni notre famille, ni même le comité de soutien international n’avons reçu
la moindre réponse. Kamel Bencheikh, écrivain et ami de mon père, a adressé une
nouvelle lettre au président de la République française, lettre publiée dans le
JDD le 30 juin 2025. Elle rappelait la gravité de la situation, le symbole qu’incarne
mon père pour la liberté d’expression, et la responsabilité morale qui incombe à
la France, pays qui a souvent salué son œuvre et sa voix courageuse et qui lui
a attribué la nationalité française, signe de reconnaissance s’il en est, voici
déjà plus d’un an. En tant que tel, la France lui doit protection.
Pourtant, malgré notre démarche publique, officielle et respectueuse, il n’y a eu aucune réaction. Pas un mot, pas un signe, pas même une reconnaissance de réception. Ce silence, venant du pays des droits de l’homme, nous blesse profondément. Nous ne faisons pas d’ingérence. Nous demandons simplement une parole claire, un geste de solidarité envers un écrivain qui a tant contribué au dialogue entre les deux rives de la Méditerranée et dont l’unique « faute » est d’avoir dit la vérité. Ce mutisme ajoute à notre sentiment d’abandon. Il montre aussi combien la défense de la liberté d’expression, lorsqu’elle touche aux équilibres diplomatiques, reste fragile et conditionnelle.
Extrait du Figaro du jeudi 28 août 2025
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