mercredi 8 juillet 2020

Robert Smithson, Mirror Vortex




Robert Smithson (US, 1938-1973), Mirror Vortex, 1964
acier peint, miroir
Exposition Des Mondes construits
Un choix de sculptures du Centre Pompidou de Paris
Centre Pompidou-Metz
22 novembre 2019 > 23 août 2021
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- Comme des cristaux, les trois prismes de Mirror Vortex piègent notre regard, en éclatant toute perspective spatiale.
- Robert Smithson (Passaic, New Jersey, 1938 - Amarillo, Texas, 1973). Artiste américain, protagoniste du Land Art. Après ses études à l'Art Student's League, à la fin des années cinquante, il commence à peindre dans la lignée de l'Expressionnisme abstrait. En 1962, il se tourne vers la sculpture, rencontre Carl Andre, Flavin, Judd et Lewitt et participe avec eux à l'exposition Primary Structures au Jewish Museum de New York, l'une des premières manifestations du Minimal Art.
Il est vivement impressionné par les remarques de Tony Smith sur une autoroute inachevée du New Jersey : « L'autoroute et une grande partie du paysage étaient artificielles, mais on aurait pu appeler ça une œuvre d'art. En même temps cela m'a fait un effet que l'art ne m'avait jamais fait. » À cette époque, il est engagé comme conseiller artistique d'une société de génie civil qui construit le terminal aérien de Dallas - Fort Worth. Smithson, fasciné par « les chaussées, les trous, les tranchées, les monticules, les sentiers, les routes, les terrassements... », propose , au lieu d'installer des œuvres d'art dans l'aéroport, de créer « un art dont dont le paysage lui-même serait le matériau ». C'est le début de ses grandes réalisations In situ (Sites), mais il coordonne ce travail à l'extérieur avec un travail à l'atelier (Non-Sites). Ses grands Earthworks se succèdent rapidement : Asphalt Rundown dans une carrière de la banlieue de Rome, Partially Buried Woodshed à Kent (Ohio) et surtout en 1970, Spiral Jetty. Smithson loue pour une durée de vingt ans un terrain de quatre hectares en bordure du Grand Lac Salé dans l'Utah, et avec du matériel de terrassement loué, déplace quelque 6 000 tonnes de terre et de pierraille pour construire une gigantesque spirale dans les eaux rouges sang du lac... Sa forme rappelle à la fois les cristaux de sel, les organismes microscopiques qui abondent dans le lac, et à l'échelle macroscopique, les nébuleuses spirales... Les engins qui l'ont construite, et dont les traces demeurent visibles, deviennent eux aussi des symboles de la civilisation technilogique et des dinosaures qui hantaient l'Utah à l'ère secondaire.
Dictionnaire de l'Art moderne et contemporain, Paris, Hazan, 1992, p. 579-580.

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