Détail de la Vue de Delft de Ver Meer
(photo Wikipédia)
"Il [Bergotte] mourut dans les circonstances suivantes : une crise d'urémie assez légère était cause qu'on lui avait prescrit le repos. Mais un critique ayant écrit que dans la Vue de Delft de Ver Meer (prêté par le musée de La Haye pour une exposition hollandaise), tableau qu'il adorait et croyait connaître très bien, un petit pan de mur jaune (qu'il ne se rappelait pas) était si bien peint qu'il était, si on le regardait seul, comme une précieuse œuvre d'art chinoise, d'une beauté qui se suffirait à elle-même, Bergotte mangea quelques pommes de terre, sortit et entra à l'exposition. Dès les premières marches qu'il eut à gravir il fut pris d'étourdissements. Il passa devant plusieurs tableaux et eut l'impression de la sécheresse et de l'inutilité d'un art si factice, et qui ne valait pas les courants d'air et de soleil d'un palazzo de Venise, ou d'une simple maison au bord de la mer. Enfin il fut devant le Ver Meer qu'il se rappelait plus éclatant, plus différent de tout ce qu'il connaissait, mais où, grâce à l'article du critique, il remarqua pour la première fois des petits personnages en bleu, que le sable était rose, et enfin la précieuse matière du tout petit pan de mur jaune."
Marcel Proust, La Prisonnière, Le Livre de Poche Classique, 2008, p. 266-267.
Il ne s'agirait pas d'un petit pan de mur jaune, mais d'un petit pan de toit jaune indiqué par la flèche et qui comporte une lucarne.
Il ne s'agirait pas d'un petit pan de mur jaune, mais d'un petit pan de toit jaune indiqué par la flèche et qui comporte une lucarne.

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