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Tuiles creuses (ou tuiles bottes, tuiles romaines, tuiles canal)
d'une toiture de la ferme de Tautecourt - Prény, Meurthe-et-Moselle
On sait que la France se partage en deux zones de toitures, au Midi des toits de tuiles creuses à faibles pentes d'origine romaine, latine et méditerranéenne, au Nord des toits en tuiles à crochets, pierres plates, ardoises ou bardeaux de bois, caractérisés par des fortes pentes et des silhouettes élancées.
L'îlot lorrain de toits méditerranéens est jalonné par les points suivants, en partant de sa pointe Nord : Varennes-en-Argonne, Est de Châlons-en-Champagne, Brienne-le-Château, Bar-sur-Aube, Nord de Chaumont, Épinal, Gerbéviller, Nord-Est de Nancy et de Metz, Nord de Verdun. À sa pointe Nord-Est, il atteint la limite des langues...
Aussi est-ce avec regret que nous voyons disparaître, petit à petit, en Lorraine, comme ceci se produit parallèlement dans les pays de langue d'oc, provençaux ou franco-provençaux, ce vieux mode de couverture que remplace lentement, mais sûrement, les tuiles mécaniques standardisées...
On sait que le principe de la toiture romaine, c'est l'imbrication qui consiste en l'emboîtage de deux tuiles de forme différente, portant en latin des noms différents ; tout d'abord une tuile plate, appelée tegula, à rebords latéraux, placée à plat, les rebords en dessus, puis ensuite une tuile creuse, du type de nos tuiles lorraines, appelée imbrex, cette dernière recouvrant les rebords et le joint laissé entre eux... En pratique, dans les pays méridionaux on substitua à l'imbrication de la tegula et de l'imbrex, l'imbrication de deux imbrices (tuiles creuses) superposées en sens différent...
Mais ce que je n'ai vu signaler nulle part, c'est que la tradition purement romaine de la superposition des deux types différents de tuiles romaines (tegula et imbrex) s'est conservée intacte dans une partie de l'îlot lorrain, ce qui est pour nous un cas unique en France, et qui du reste, ne se retrouve ailleurs qu'en Italie. Dans la région limitrophe de la Champagne et de la Lorraine, j'ai vu construire encore des toits à la romaine avec des tuiles neuves, une tuile plate à rebords latéraux recouverts de tuiles creuses : c'était en 1905, dans la région de Mourmelon. En 1932, en faisant un voyage dans cette région, j'ai retrouvé ces mêmes tuiles entre Reims et Verdun, notamment aux alentours de Valmy, puis en 1933, auprès du sanctuaire de N.-D. de l'Épine. Mlle Robert-Juret, professeur au Lycée de Strasbourg, me signale la présence des mêmes tuiles beaucoup plus bas aux alentours d'Arcis-sur-Aube.
L'îlot lorrain de toits méditerranéens est jalonné par les points suivants, en partant de sa pointe Nord : Varennes-en-Argonne, Est de Châlons-en-Champagne, Brienne-le-Château, Bar-sur-Aube, Nord de Chaumont, Épinal, Gerbéviller, Nord-Est de Nancy et de Metz, Nord de Verdun. À sa pointe Nord-Est, il atteint la limite des langues...
Aussi est-ce avec regret que nous voyons disparaître, petit à petit, en Lorraine, comme ceci se produit parallèlement dans les pays de langue d'oc, provençaux ou franco-provençaux, ce vieux mode de couverture que remplace lentement, mais sûrement, les tuiles mécaniques standardisées...
On sait que le principe de la toiture romaine, c'est l'imbrication qui consiste en l'emboîtage de deux tuiles de forme différente, portant en latin des noms différents ; tout d'abord une tuile plate, appelée tegula, à rebords latéraux, placée à plat, les rebords en dessus, puis ensuite une tuile creuse, du type de nos tuiles lorraines, appelée imbrex, cette dernière recouvrant les rebords et le joint laissé entre eux... En pratique, dans les pays méridionaux on substitua à l'imbrication de la tegula et de l'imbrex, l'imbrication de deux imbrices (tuiles creuses) superposées en sens différent...
Mais ce que je n'ai vu signaler nulle part, c'est que la tradition purement romaine de la superposition des deux types différents de tuiles romaines (tegula et imbrex) s'est conservée intacte dans une partie de l'îlot lorrain, ce qui est pour nous un cas unique en France, et qui du reste, ne se retrouve ailleurs qu'en Italie. Dans la région limitrophe de la Champagne et de la Lorraine, j'ai vu construire encore des toits à la romaine avec des tuiles neuves, une tuile plate à rebords latéraux recouverts de tuiles creuses : c'était en 1905, dans la région de Mourmelon. En 1932, en faisant un voyage dans cette région, j'ai retrouvé ces mêmes tuiles entre Reims et Verdun, notamment aux alentours de Valmy, puis en 1933, auprès du sanctuaire de N.-D. de l'Épine. Mlle Robert-Juret, professeur au Lycée de Strasbourg, me signale la présence des mêmes tuiles beaucoup plus bas aux alentours d'Arcis-sur-Aube.
Gabriel Jeanton, "Un îlot de toits méditerranéens en Lorraine et en Champagne", dans Le Pays Lorrain, août 1935, p. 347-351.
Étienne Olry, "Tuiles creuses au Moyen Âge", dans le Journal de la Société d'Archéologie lorraine, 1866, p. 213-214.
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