Bildstock à dé évidé
XVIe siècle
Manom, Moselle
XVIe siècle
Manom, Moselle
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Ce bildstock, où était peut-être placée une lumière, était-il une ancienne lanterne des morts de l'ancien cimetière ? Il a beaucoup de ressemblance avec la "croix de chemin" de Thumeréville (Meurthe-et-Moselle).
Le bildstock de Thumeréville (Meurthe-et-Moselle) :
© 1993, Inventaire Général
Jacques Carel, "De quelques croix, à Béchamps, Dommary, Génaville, Norroy-le-Sec et Thumeréville, des œuvres de François Lapierre de Rombas", dans Les Cahiers Lorrains, n° 2, avril 1977, p. 36.
"Le bildstock [de Thumeréville], encore dans la tradition gothique, est monolithe ; son fût est prolongé par un petit édicule de plan carré, totalement évidé sauf à l'arrière, qui a la forme d'un lanternon. Ce qui le différencie pourtant de ce type de monument dont on l'a jusqu'à présent rapproché, c'est précisément cet élément sommital évidé, alors qu'il est plein dans les bildstocks et que souvent une ou plusieurs de ses faces sont décorées des figures du Christ, de la Vierge ou de saints sculptées en demi ou en haut relief. Cet édicule offre en revanche de nombreuses ressemblances, tant du point de vue formel que pour les dimensions, avec des lanternes des morts encore conservées en Allemagne et en Autriche, en particulier avec celles de Schildesche et de Stromberg (Westphalie), des XIVe et XVe siècles. L'hypothèse selon laquelle il pourrait s'agir aussi d'une lanterne paraît confirmée par l'inscription gravée à la face de la croix placée à son sommet, dont la teneur est à mettre en rapport avec le culte des morts : AD MAIOREM DEI / GLORIAM ET IN PIAM / FIDELIVM DEFVUNCTORUM / MEMORIAM HAEC CRVX / ERECTA EST / ANNO 17 [...]/."
Marie-France Jacops, "Des lanternes des morts en Lorraine ? Quelques ultimes témoignages d'un aspect du culte des morts", dans Les Cahiers Lorrains, 1993, n° 2, p. 113-115.
Marie-France Jacops, "Des lanternes des morts en Lorraine ? Quelques ultimes témoignages d'un aspect du culte des morts", dans Les Cahiers Lorrains, 1993, n° 2, p. 113-115.
Georg Jakob Meyer, dans son étude sur les croix de chemin et les bildstocks du Pays de Trèves (RFA), montre que les niches d'un certain nombre de bildstocks n'abritaient pas toujours des images, mais souvent une lumière (Armenselenlicht) brillant pour les défunts.

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