mardi 25 juillet 2017

l'église Saint-Vincent d'Aouze


Église Saint-Vincent d'Aouze, Vosges
Stufenhalle (église halle en degrés)
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L'église a été rebâtie presque toute entière au XVIe siècle, semble-t-il, en style gothique flamboyant, à trois nefs et chevet plat. Les murs latéraux, cependant, construit d'un petit moellonnage irrégulièrement couvert d'un crépi, semblent beaucoup plus anciens, dans leurs parties essentielles du moins, car ils portent les traces de nombreux remaniements.




Dans le mur méridional se voit encore une très curieuse porte actuellement bouchée, d'un style et d'une exécution presque barbares. Elle est formée d'un encadrement en pierre calcaire qu'orne seulement une moulure gauchement profilée d'un tore, d'une gorge assez profonde et de deux petits filets qui se retournent d'une façon encore plus maladroite pour passer des jambages au linteau. Au milieu de ce linteau , qui est fait d'une seule pierre et dont la partie supérieure n'est même pas absolument horizontale, est gravée une croix assez riche, d'un style un peu troublant.
Au-dessus du linteau, un tympan dont l'ornementation est absolument sauvage : des carrés à diagonales, de petites rosaces simplement gravées et des dessins variés, des rang de petites intailles triangulaires.
Au bas de la pierre supérieure et au haut des deux pierres inférieures sont de grandes dents de scie, qui, si ces deux dernières avaient été réunies comme elles devaient l'être, auraient formé une série de losanges taillés en creux. Ceci pourrait corroborer l'opinion que ce tympan a été remanié et que la porte a été faite de pièces et de morceaux.


Sur la pierre qui forme la base du jambage de gauche de la porte est gravée une croix pattée , dont la partie supérieure est entourée d'un cloisonnage formé de petits carrés à diagonales, et qui est accompagné d'une inscription qu'il faut lire ainsi : VOS QUI TRANSITIS, inscription qui semble interrompue. Ces mots sont très vraisemblablement empruntés aux Lamentations : "O vos omnes qui transitis per viam, attendite et videte si est dolor sicut dolor meus" (O vous qui passez par le chemin, regardez et jugez  s'il est douleur pareille à celle qui m'accable), Lamentations I,12.

D'après Georges Durand, Églises romanes des Vosges, Paris, Champion, 1913, p. 140-142.

Il est intéressant de comparer ce tympan fait de morceaux sans continuité avec celui de l'église Saint-Martin de Nonhigny, Meurthe-et-Moselle.

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