" Se rappelle-t-on l'admirable anecdote que rapporte Hérodote ? Traversant ces régions avec l'immense armée qu'il menait contre la Grèce, Xerxès rencontra un bel arbre, et il fut saisi de tant d'admiration et d'amour qu'il voulut lui laisser aux branches ses bracelets et ses colliers. Puis il lui donna pour le servir un homme immortel, c'est-à-dire qu'on remplaçait de décès en décès.
Ah ! la noble histoire et d'une qualité d'émotion qu'on retrouve parfois dans les sombres parcs humides des petites villes d'Allemagne, ou dans Grenade qui ne vaut que par ses ombrages merveilleux sous un ciel desséchant ! Aimons les arbres."
Maurice Barrès, "Du sang, de la volupté et de la mort", dans Romans et voyages, tome I, Robert Laffont, collection Bouquins, 1994, p. 464.
Le texte d'Hérodote :
" Au sortir de Phrygie, à l'entrée en Lydie, la route se divise en deux; celle de gauche conduit en Carie, celle de droite va à Sardes; si on suit celle-ci, il faut de toute nécessité traverser le Méandre et passer près de la ville de Callatébos, où des hommes de métier fabriquent du miel avec du tamaris et du blé; suivant cette route, Xerxès trouva un platane auquel, en raison de sa beauté, il fit don d'ornements en or et qu'il confia à la garde d'un des Immortels; et, le second jour, il arriva à la capitale des Lydiens."
Hérodote, Histoires, VII (Polymnie), 31. Traduction de Ph.-E. Legrand.
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