vendredi 27 juillet 2012

hommage à Louise Labé par Ipoustéguy

Quand vous lirez, ô Dames Lionnoises,
Ces miens escrits pleins d'amoureuses noises,
Quand mes regrets, ennuis, despits et larmes 
M'orrez chanter en pitoyables carmes [incantations],
Ne veuillez point condamner ma simplesse,
Et jeune erreur de ma fole jeunesse,
Si c'est erreur... mais qui, dessous les Cieus,
Se peut vanter de n'estre vicieus ?

Louise Labé, Élégie III, vers 1-8. 


Ne reprenez, Dames, si j'ay aymé,
Si j'ay senti mile torches ardentes,
Mile travaux, mile douleurs mordentes.
Si, en pleurant, j'ay mon tems consumé,

Las ! que mon nom n'en soit par vous blamé.
Si j'ay failli, les peines sont presentes,
N'aigrissez point leurs pointes violentes :
Mais estimez qu'Amour, à point nommé, 

Sans votre ardeur d'un Vulcan excuser,
Sans la beauté d'Adonis acuser,
Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses,

En ayant moins que moy d'ocasion,
Et plus d'estrange et forte passion.
Et gardez vous d'estre plus malheureuses !

Louise Labé, Sonnet XXIII.



Jean-Robert Ipoustéguy (Dun-sur-Meuse 1920 - 2006)
Hommage à Louise Labé
résine synthétique - 1981 - 330 x 169 x 180 cm 
Centre culturel Ipoustéguy - Doulcon (Meuse)
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L’œuvre  en bronze est à Lyon place Louis-Pradel.
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Françoise Monnin, Ipoustéguy, sculpteur, Metz, Serge Domini Éditeur, 2003, p. 108-111.

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