Lucio Fontana (IT, 1899-1968), Concept spatial, La fin de Dieu
1963, huile sur toile, perforations et dessin
Musée National d'Art Moderne, Centre Pompidou, Paris
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Exposition Le Ciel comme atelier. Yves Klein et ses contemporains
18 juillet 2020 > 1er février 2021
Centre Pompidou-Metz
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En
1963-1964, Fontana réalise une série de 38 toiles ovales intitulées
"Concetto spaziale, La Fine di Dio". Les perforations qui constellent
les fonds monochromes ouvrent sur le vide, laissant apparaître l'espace entre
la toile et le châssis. "Dieu est invisible. Dieu est inconcevable. (...)
Qui sait comment est Dieu ? Alors, j'ai fait ces trous", rapporte
l'artiste. Face à l'irreprésentabilité divine, il choisit un cadre ovoïde,
symbole de matrice originelle et de création. Ces "œufs célestes"
deviennent des écrans générateurs d'ombres et de lumière, chaque constellation,
chaque trou étant environné de halos changeants.
Fontana, Lucio (Rosario di Santa Fé, Argentine, 1899 - Varese, 1968). Artiste italien. Il étudie à Milan et expérimente les matériaux les plus divers. D'abord figuratif, il rompt en 1930 avec la tradition classique que propose le Novecento et aborde en 1934 une sculpture abstraite bidimensionnelle. C'est en 1935 qu'il adhère à Abstraction-Création. Retourné en Argentine de 1939 à 1946, il y publie son Manifesto blanco, encourageant les recherches qui aboutiront à l'esthétique du cinétisme. Revenu à Milan, il précise ses idées dans Spaziali, second manifeste qui fonde le spatialisme : préoccupé avant tout par les concepts d'espace et d'énergie, il commence à partir de 1949, à trouer ses toiles au poinçon ou à les fendre pour ouvrir la surface à la lumière sous-jacente. Ses œuvres prennent désormais pour titre unique Concept spatial et, s'il lui arrive dans les années cinquante d'ajouter à la peinture fragments de verre ou gravier pour satisfaire son penchant au baroque, la majorité de ses toiles sont des monochromes rigoureux, aux teintes raffinées, rythmiquement perforées ou fendues d'un geste sûr et élégant.
Dictionnaire de l'Art moderne et contemporain, Hazan, 1992, p. 233.
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