mardi 25 septembre 2018

l'église Saint-Epvre de Romain-aux-Bois, Vosges





Église Saint-Epvre de Romain-aux-Bois, Vosges
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"Bien que pouvant encore passer pour romane, la petite église de Romain-aux-Bois appartient certainement à une époque très avancée, voisine de l'an 1200. 
Toute entière appareillée en grès de couleur sombre et de grain grossier, cette église comprend trois travées de nef sans bas-côtés, voûtées sur croisées d'ogives, et, à l'est de celle-ci, une travée de choeur barlongue, sous le clocher, voûtée de même. L'abside a été remplacé par un chevet plat du XVIe ou même du XVIIe siècle.
L'extérieur est d'une très grande pauvreté. Seule une corniche composée d'une plate-bande chanfreinée, soutenue par des modillons dits bourguignons, , en forme de crosses tronquées, couronne les murs latéraux. Dans le courant de l'époque gothique, une légère poussée des voûtes de la nef a nécessité l'établissement de contreforts terminés par des glacis, et d'autres placés à 45° dans les angles de la façade occidentale.
Cette façade a été remplie presque entièrement, au XVIIIe siècle, par une grande porte à fronton et à pilastres. La toiture de l'église, la dernière fois qu'elle a été refaite, a reçu une inclinaison beaucoup plus faible que celle de l'ancienne, dont on voit encore le solin contre le mur occidental du clocher, et la forme du pignon occidental de l'église s'en est trouvée modifiée.
Le clocher n'a au-dessus du faîte de la toiture de la nef que l'étage du beffroi, marqué par un léger retrait dans le mur.
Avant 1890, sur chacune de ses faces, il y avait une ouïe en plein cintre, dont le cintre chanfreiné était soutenu par deux colonnettes. Ce cintre était rempli par un tympan subdivisé en deux arcs en plein cintre retombant sur une colonnette centrale. Toutes ces colonnettes étaient couronnées par des chapiteaux à crochets. La tour, dont la forme oblongue se juge fort bien à l’œil, était couverte par un toit en bâtière, qui remontait à la construction primitive, avec une corniche formée d'une plate-bande et d'un rang de billettes courant le long des rampants.
En 1890, sous prétexte que la partie supérieure de cette tour était lézardée et de faux aplomb, on lui a fait subir une restauration ou plutôt une reconstruction qui a complètement dénaturé son caractère. Les ouïes ont été sensiblement modifiées et la toiture en bâtière a disparu pour faire place à une haute flèche en charpente d'une peu gracieuse vulgarité."
D'après Georges Durand, Églises romanes des Vosges, Paris, Champion, 1913, p. 305-308.  

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