" La communication est une mutilation, et un attentat à la pudeur du Moi ; les mots sont trop peu pour dire le Moi, et ils ne le disent que trop. Plus Henri (Beyle) écrit son Journal et se dénude, plus il se sent dans l'impasse : l'essentiel, les émotions vraiment personnelles, la couleur unique des faits, il ne peut pas les dire, et ce qu'il en dit est déjà trop dangereux ; pour l'indiscret, pour l'espion, il en dit déjà trop et, dans le fond, le langage est une sorte d'espion, de policier, une norme et une censure. D'autant plus que la découverte de la musique, précédée de belles réflexions sur le style et le rythme, a appris à Beyle que la vraie communication était au-delà des mots et d'ordre extatique. "
Michel Crouzet, Stendhal ou Monsieur Moi-même, Flammarion, 1990, p. 170-171.
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