Autel commémoratif d'un taurobole accompli en 199 en l'honneur de l'empereur Septime Sévère
au-dessus de la tête du taureau une inscription très mutilée que l'on peut restituer ainsi :
...NIA ARAM TAUROBOLI OB NATALICIVM
EX IVSSV REFICIENDVM CVRAVIT ANVLLINO II
ET FRONTONE CONSVLIBVS
EX IVSSV REFICIENDVM CVRAVIT ANVLLINO II
ET FRONTONE CONSVLIBVS
(... a pris soin, à l'occasion de son anniversaire, de restaurer, par ordre (de la divinité) un autel commémoratif d'un taurobole, sous le deuxième consulat d'Anullinus et de Fronton)
La face arrière est ornée d'une tête de bélier, animal servant également aux sacrifices (criobole).
Le flanc droit montre un tympanon (tambourin), le flanc gauche une flûte de Pan et une double tibia phrygienne à mécanisme. Ils accompagnaient sans doute les cérémonies du culte de Cybèle.
calcaire - provenance : Metz, ancienne Citadelle
Musée de la Cour d'Or - Metz
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Gérald Collot, La civilisation gallo-romaine dans la cité des Médiomatriques, 2e partie. Les rites funéraires et la sépulture, la sculpture monumentale et son adaptation à l'architecture, l'art de bâtir, Musée archéologique de Metz, 1976, p. LVII, n° 92.
Camille Jullian, Gallia. Tableau sommaire de la Gaule sous la domination romaine, Paris, Hachette, 1902, p. 222-223 pour le dessin et la traduction du texte latin : "Taurobole de la Mère des dieux, fait par son ordre pour le salut d'Antonin et de ses enfants et le conservation de la colonie de Lyon : Carpus, sévir augustal et dendrophore, a reçu et rapporté du Vatican [un des centres du culte de la Grande Mère] les attributs de la victime et a consacré à ses frais l'autel et le bucrâne. Le prêtre officiant a été Secundus, orné par les Quindécemvirs du collier et de la couronne, et gratifié du sacerdoce perpétuel par décret du vénérable sénat de Lyon. L'autel a été élevé sous les consuls de l'an 160, et le mesonyctium [cérémonie nocturne] a eu lieu le 9 décembre."
"À Lyon, le 9 décembre 160 apr. J.-C., L. Æmilius Carpus, sevir augustal dendrophore (affranchi, prêtre du culte d'Auguste, et confrère d'une association cultuelle en l'honneur de Cybèle), ayant transféré du Vatican de Rome, des objets se rapportant au culte, consacra un autel et un bucrâne en l'honneur de Cybèle, et fit faire un taurobole pour le salut de l'Empereur et de ses enfants, et pour celui de la colonie de Lyon : Le taurobole comportait l'immolation d'un taureau, au-dessus d'une fosse, où se trouvait un fidèle qui devait être aspergé et purifié par le sang de la victime. Cette cérémonie solennelle marque la fondation officielle dans la métropole des Gaules d'un grand sanctuaire de la Mère des dieux, dépendant directement de celui de la capitale de l'Empire. Rayonnant à partir de Lyon, ce culte a connu dans les Trois Gaules et en Narbonnaise une expansion véritablement exceptionnelle. De toutes les provinces romaines, ce sont celles qui ont fourni le plus grand nombre d'inscriptions tauroboliques."
Jean-Jacques Hatt, Histoire de la Gaule romaine (120 avant J.-C. - 451 après J.-C.), Paris, Payot, 1966, p. 183.
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