lundi 26 juin 2023

l'architecture de l'église de Munster, Moselle


plan de l'église d'après Franz-Xaver Kraus

Église à nef basilicale de sept travées, vaisseau central à travées barlongues, vaisseaux latéraux à travées oblongues, transept peu saillant, chœur d'une travée, abside à cinq pans, deux absidioles à trois pans, disposées en diagonale, cantonnées dans l'angle du chœur et du mur est des bras du transept


les deux tours de la façade occidentale construite entre 1868 et 1874

absidiole sud


vue vers le chœur  
(on voit un grand lustre offert par l'impératrice Eugénie)


vue vers le bras nord du transept et l'absidiole nord



le vaisseau latéral nord et l'absidiole placée en diagonale


le pilier cylindrique engagé du tiers à l'angle du bras nord du transept et du chœur 


travées du vaisseau central voûtées sur croisée d'ogives 


la septième travée de la nef avec sa fenêtre haute


les culots prismatiques recevant arcs doubleaux et ogives 


chapiteaux à corbeille nue, typiques du XIVe siècle


triple culot prismatique décoré d'une tête humaine et de deux têtes animales,
 recevant l'arc doubleau et les deux ogives entre deux travées du vaisseau latéral sud
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L'ancienne collégiale Saint-Nicolas de Munster, Moselle
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Nous savons d'après une bulle de 1254 du pape Innocent IV que, l'église collégiale de Munster menaçant de s'écrouler, les chanoines avaient commencé sa reconstruction pour un plus bel édifice.
De la plus grande importance est un acte de 1292 dans lequel Conrad, évêque de Toul, atteste qu'il a  consacré, conjointement avec l'évêque de Metz, trois autels et le cimetière de l'église. De cela, nous pouvons admettre qu'au moins, à la fin du XIIIe siècle, le chœur était achevé, car l'habitude à l'époque était toujours de commencer la construction d'une église par le chœur. La date de 1337, maintenant disparue, était inscrite sur un pilier sud du transept. Les parties restantes à construire furent réalisées pendant des décennies pour se terminer au début du XVe siècle [sources ?]. Des restaurations furent exécutées au temps de l'abbé Nicolas Koenig en 1859-1860. Enfin, les deux tours occidentales furent érigées vers 1873 d'après un projet de Viollet-Le-Duc. 
De l'acte de 1292, nous apprenons que l'autel majeur était consacré à saint Nicolas et à la Vierge Marie, l'autel droit à sainte Catherine, vierge et martyre, à saint Georges, martyr, et en outre en l'honneur des Onze mille Vierges, et puis le dernier, situé à gauche, en l'honneur de saint Jean-Baptiste, de saint Jean l'Évangéliste et de saint Étienne. 
Sainte Ursule et les Onze mille Vierges étaient honorées à Cologne. Or Dom Calmet nous apprend qu'un parent du comte de Torcheville était archevêque de Cologne, d'où cet autel de gauche consacré aussi aux Onze mille Vierges et donc à sainte Ursule. T. Moser aurait vu dans la jambe de la statue de sainte Catherine une flèche, attribut de sainte Ursule. Pour cet auteur, la statue de sainte Catherine de l'église de Munster serait une sainte Ursule.
T. Moser, "Die Kirche von Münster in Lothringen und ihre Bildwerke", dans Jahrbuch der Elsass-Lothringischen wissenschaftlichen Gesellschaft zu Strassburg, 1936, p. 9-50.
Voir aussi :
- Franz-Xaver Kraus, Kunst und Alterthum in Lothringen. Beschreibende Statistik, Strasbourg, 1889, p. 808.
- Walter Hotz, Handbuch der Kunstdenkmäler im Elsass und in Lothringen, München-Berlin, Deutscher Kunstverlag, dritte Auflage, 1976, p. 164, fig. n° 162.
- Marie-Claire Burnand, La Lorraine gothique, Paris, Picard, 1989, p. 238-241. La collégiale Saint-Nicolas fut fondée en 1284 par Merbrode de Malberg, de la famille de Fénétrange. Le décor sculpté est relativement important pour une église en grès. Les clés de voûte sont sculptés de motifs, agneau pascal, lion et lionceaux. Au troisième pilier de la nef centrale, une console porte trois têtes de bélier, de singe et d'homme. Trois pinacles, provenant des contreforts du chevet, sont entreposés dans l'église. Chaque face est décorée d'une arcature trilobée, sous laquelle s'inscrit un personnage,  trois Rois Mages, symbolisant les trois âges de la vie, et la Vierge à l'Enfant, sur le même pinacle que Melchior. Dans le transept sud sont disposés une belle Vierge à l'Enfant du XIVe siècle, saint Jean-Baptiste et sainte Geneviève [?] du XVe siècle [?]. La statue de saint Jean-Baptiste est du XIVe siècle
- Daniel Gaignoux, "Les ordres mendiants et l'introduction du style gothique dans le Pays sarrebourgeois", dans Patrimoine et culture en Lorraine, Metz, Éditions Serpenoise, 1983, p. 197 : L'église de Munster, près de Sarrebourg, dont le chœur a été consacré en 1292, montre un système très proche [le système élémentaire sarrebourgeois], mais plus évolué. Si le chapiteau à corbeille nue s'y retrouve dans l'édifice entier, tous les chanfreins des nervures, des remplages des fenêtres et les ébrasements de celles-ci sont devenus des cavets à grand rayon de courbure. Munster est donc construit avec un système élémentaire dérivé de celui de Sarrebourg et sans doute de très peu postérieur. De ce monument remarquable, on en est encore  à étaler obstinément  sa construction sur cinq siècles alors qu'elle fut assez rapide, de l'ordre de cinquante ans au plus.

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