mardi 13 août 2024

le général Alfred Hollender, tableau du Musée de Phalsbourg


Paul Prévot, Général Alfred Hollender (Blida, Algérie, 1855 - Phalsbourg, 1919)
Musée de Phalsbourg
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Le général de brigade Alfred Hollender est l'auteur de : Le siège de Phalsbourg en 1870, Paris, H. Charles-Lavauzelle, 1899. Préface :
"Le 15 septembre 1897, après les manœuvres de la 30e division, le bataillon du 61e régiment d'infanterie que j'avais l'honneur de commander et qui regagnait Privas, sa garnison, fit étape à Pont-Saint-Esprit, patrie du colonel Taillant, qui repose dans le cimetière de la petite ville languedocienne.
Enfant de Phalsbourg, je me fis un pieux devoir d'accomplir un pèlerinage sur la tombe de son défenseur et de rendre visite à M. Chabrier, neveu du colonel.
J'eus le bonheur inespéré de trouver chez M. Chabrier, qui voulut bien me les confier, toutes les archives du colonel, y compris les documents officiels du siège de Phalsbourg en 1870.
Mes souvenirs personnels, aussi précis, aussi fidèles que si les terribles évènements se fussent passés peu de mois auparavant, me permettaient de relier entre eux les récits, toujours arides, de comptes rendus officiels.
Je résolus aussitôt de fixer les détails de la résistance héroïque de la petite forteresse, aujourd'hui allemande, qui a donné à la France tant de soldats, et de les divulguer avant que le temps eût accompli sa néfaste œuvre d'oubli.
Je résolus également de les compléter par un résumé de l'histoire de Phalsbourg et de Pont-Saint-Esprit, deux villes-sœurs dont les noms seront désormais associés ; j'y réussis, grâce à l'extrême obligeance de M. le lieutenant-colonel Krebs, chef de la section historique au ministère de la guerre, de M Duvernoy, archiviste du département de Meurthe-et-Moselle, et de M. Bruguier-Roure, de Pont-Saint-Esprit.
Le présent ouvrage, résultat de ces travaux, de ces recherches, est un suprême hommage rendu à la mémoire du colonel Taillant et de tous ceux qui ont combattu et souffert avec lui ; il retrace l'histoire de la patriotique ville de Phalsbourg, devenue légendaire par les romans d'Erckmann, un de ses enfants dont nous venons de déplorer la mort. 
Cet ouvrage, je le dédie aux femmes de Lorraine et d'Alsace qui conservent jalousement au fond de leur cœur l'amour sacré de la vieille Patrie française pour le transmettre, avec le premier souffle de vie, à chaque nouvelle génération et perpétuer ainsi le souvenir des heureux jours d'autrefois ; à ces femmes qui, mères, font le sacrifice de leurs plus chères affections en préférant se séparer de leurs fils, souvent pour toujours, plutôt que de les voir assis au foyer sous l'uniforme allemand ; à ces femmes qui, jeunes filles, font le sacrifice de leur cœur en s'imposant le célibat plutôt que d'épouser un vainqueur.
Je le dédie aussi aux jeunes gens de Lorraine et d'Alsace qui, chaque année, pour ne pas être enrôlés sous les étendards ennemis, disent adieu à leurs familles, à leurs foyers, abandonnent leurs biens confisqués par l'administration allemande ; doublement français, issus du sang le plus pur, le plus noble de France, ils n'ont même pas le droit de servir dans un régiments français, car ils sont sujets allemands ; mais ils vont grossir les rangs de notre héroïque légion étrangère. Là, du moins, ils pourront combattre et mourir pour la France, à l'ombre de son drapeau, jusqu'au jour où il flottera de nouveau, glorieux, sur les tours de Metz et sur la vieille cathédrale de Strasbourg."

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