lundi 24 juin 2024

les Pyrénées de George Sand

Pour George Sand, le voyage dans les Pyrénées de juillet 1825 a été inoubliable :

"Enfin nous sommes entrés dans les Pyrénées. La surprise et l'admiration m'ont saisie jusqu'à l'étouffement."
"C'est en quittant Pierrefitte, c'est en gravissant une montagne inouïe de rapidité pour des chevaux attelés, c'est en entendant mugir le torrent dans toute sa fureur, que l'âme se resserre et qu'un sentiment d'effroi insurmontable vient glacer le cœur. Là, le jour devient bleuâtre, de noires montagnes de marbre et d'ardoise où se traînent une sombre bruyère et des arbres nains resserrent le ciel. La route serpente aux flancs d'une gorge, aux parois d'un abîme. Les blocs se penchent et surplombent. Le précipice se creuse, le gave s'enfonce et gronde, tantôt complètement disparu sous une masse de sauvage et splendide végétation, tantôt écumeux, blanc comme la neige dans les murailles arides qui le pressent, ou parmi les rochers qui l'encombrent... Tout cela m'a paru horrible et délicieux en même temps."
"Les Pyrénées m'avaient exaltée et énivrée comme un rêve qui devait me suivre et me charmer pendant des années. Je les emportais avec moi pour m'y promener en imagination le jour et la nuit, pour placer mon oasis fantastique dans ces tableaux enchanteurs et grandioses que j'avais traversés si vite, et qui restaient pourtant si complets et si nets dans mon souvenir, que je les voyais encore dans leurs moindres détails."
George Sand, Histoire de ma vie. Œuvres autobiographiques, tome II, Bibliothèque de la Pléiade, 1971, p. 59-60, 72. 

Elle utilisera ses souvenirs pyrénéens dans deux nouvelles, surtout dans Le Géant Yéous, nouvelle fantastique, écrite en1873, et moindre dans Lavinia (la montagne, les fleurs, l'orage).

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