mercredi 3 novembre 2021

Federico Barocci, L'Annonciation, du Musée des Beaux-Arts de Nancy


Federico Barocci (Urbin, vers 1535, Urbin, 1612), L'Annonciation
vers 1596-1612, huile sur toile
Musée des Beaux-Arts - Nancy
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Le premier musée de Nancy. De l'an II au sacre de Napoléon, Paris, Éditions de la Réunion des Musées nationaux, 2001, p. 189, n° 141 : La grâce extrême des figures, la morphologie des corps, la gamme des couleurs acidulées et audacieuses forment autant de complexités maniéristes. Baroche s'attacha cependant à un nouveau souci de réalisme. La composition simple, aux nombreux détails concrets, place l'action dans le monde quotidien : le mobilier, les objets, le chat endormi sur une chaise, la vue d'Urbin à l'arrière-plan. Baroche fit de nombreuses études d'après nature pour le chat, où s'exprime tout son talent de dessinateur. La présence de maints détails familiers donnait une saveur intime et domestique nouvelle en peinture, et répondait aux préoccupations artistiques qui se faisaient jour à partir des années 1560, pour mettre fin aux débordements antinaturalistes du maniérisme.
Enlevée en 1797 à la cathédrale de Pesaro par les troupes françaises, cette œuvre, appelée aussi dans les archives La Vierge au chat, fut envoyée à Paris au Muséum central des Arts, où elle arriva le 27 juillet 1798. Des trois tableaux saisis en Italie et expédiés à Nancy, ce tableau ainsi que La Transfiguration de Rubens firent partie du même convoi, le plus prestigieux, en provenance de la Péninsule. 
En 1815, les États italiens réclamèrent la restitution des tableaux confisqués durant la Révolution. En 1816, le comte de Pradel, directeur général du ministère de la Maison du Roi, demanda au préfet de la Meurthe le retour du tableau. Les administrateurs locaux ne manquèrent pas de gagner du temps et L'Annonciation ne fut pas renvoyée.  

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