dimanche 23 septembre 2018

la Vierge de pitié de l'église Saint-Pancrace des Thons, Vosges




Vierge de pitié avec saint Jean et Marie-Madeleine
en trois parties, pierres, début du XVIe siècle
(provenant de l'église conventuelle des Cordeliers des Thons)
Église Saint-Pancrace du Petit-Thon
Les Thons, Vosges
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- François de Liocourt, "L'art religieux dans l'arrondissement de Neufchâteau", dans les Mémoires de la Société d'Archéologie Lorraine, 1913, p. 403.
- Helga D. Hofmann, Die lothringische Skulptur der Spätgotik. Hauptströmungen und Werke (1390-1520), 1962, p. 426, n° 630, autour de 1500.
- André Laurent, "La vierge de pitié dans la statuaire lorraine à la fin du Moyen Âge", dans Le Pays Lorrain, 1979, n° 2, photo p. 51.
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"Dès son entrée dans l'église paroissiale Saint-Pancrace du Petit-Thon, le visiteur a son oeil attiré, sur la gauche, par un puissant groupe sculpté en ronde bosse dans le calcaire fin, et formé par les quatre personnages du drame chrétien : entourée de ses deux et proches soutiens, Marie porte son fils mort sur les genoux dans une attitude chère aux sculpteurs champenois.
Laissons François de Liocourt en faire son habituel rapport, souvent sans nuance et sans appel : "un groupe en pierre polychromée, de 1,80  m de largeur sur 1,40 m de hauteur, XVIe siècle. La Vierge, assise, porte sur ses bras le Christ mort ; à sa droite, saint Jean soutient la tête du Christ ; à sa gauche, Marie-Madeleine, aux pieds de laquelle est un vase de parfum, est en adoration". Outre qu'il faudrait plutôt parler de déploration, l'auteur néglige deux éléments : à la base du centre, un écusson autrefois peint (et portant donc les armes des donateurs), et, de part et d'autre, les instruments de la Passion (clous et couronne d'épines). La polychromie est-elle d'origine ? On peut en douter.
L'emplacement primitif de ce groupe est facile à trouver. Un magnifique enfeu gothique, situé à droite (sud) du choeur de l'église conventuelle des Cordeliers, ne laisse planer aucun doute, d'autant que les dimensions coïncident parfaitement. Tous les connaisseurs se rejoignent pour dater la descente de croix du XVIe siècle, et le chanoine Albiser y voit même la marque du Maître de Chaource. Quelques interrogations peuvent toutefois demeurer : la Vierge et ses vêtement ont des similitudes avec la Pietà des Dominicains récemment découverte au Cercle des Officiers de Metz, le Christ mort également ; cette dernière oeuvre est aussi jugée d'influence champenoise, mais on la date du XVe siècle. Par ailleurs, un détail archivistique de la même fin du XVe siècle peut nous interpeller : les Cordeliers des Thons s'engagent à dire une messe par semaine pour le repos de l'âme de Dame Catherine de Saint-Blin, veuve de feu messire Jean d'Amboise. Pourquoi ce lien avec une dame lointaine, celle qui offrit la plus grande partie du sépulcre de Chaumont, sépulcre que l'on date précisément de la fin du XVe siècle ? Les visages expressifs et particuliers des personnages de Chaumont n'ont-ils pas des similitudes avec ceux des Thons ? Mais d'ici à avancer que le sculpteur est le même, le pas est impossible à franchir. Le blason, aujourd'hui muet, aurait été une aide précieuse."
Jean-François Michel, "La statuaire du couvent des Cordeliers des Thons : regard sur l'apologétique et l'art franciscain à la fin du Moyen Âge", dans Le Pays Lorrain, septembre 2010, p. 200-201.
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Détail du sépulcre de Saint-Jean-Baptiste de Chaumont
entre 1471 et le début du XVIe siècle
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Pierre Mouton, L'église Saint-Jean-Baptiste de Chaumont, Lyon, Imprimerie Lescuyer, s. d., non paginé, photo de la couverture. 

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