mercredi 1 août 2018

le relief janséniste des Prémontrés de Pont-à-mousson





Scène sculptée dans le chœur de l'église abbatiale des Prémontrés de Pont-à-Mousson
 c. 1716
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Le 9 juin 2018, j'ai essayé d'identifier cette scène : à sa mort,  le croyant n'a pas à regretter la vie terrestre, car il vivra éternellement dans la lumière divine.
J'étais parti sur une fausse piste. Je crois que cette scène a un rapport avec le jansénisme. 
  
Le jansénisme est souvent présenté comme une révolte religieuse parce qu'il met en avant les droits de la conscience et de la croyance individuelles, contre la raison d'un État absolutiste, contre l'autorité pontificale ou épiscopale ou même contre le monde tel qu'il est. Condamnant le système des relations sociales, les jansénistes refusent par principe de participer aux jeux du monde social. Leur légalisme extrême et leur soumission au pouvoir établi sans cesse proclamée va paradoxalement de pair avec l'affirmation des limites de l'emprise des pouvoirs sur les âmes.
Le terme jansénisme désigne initialement, et de manière polémique, les partisans de la théologie de Corneille Jansen (1585-1638), professeur à l'université de Louvain et évêque d'Ypres. Son Augustinus (1640) s'impose comme l'interprétation augustinienne par excellence de la Réforme catholique. Jansen insiste sur l'importance du péché originel et sur la division entre élus et réprouvés opérée par la grâce de Dieu.
La bulle Unigenitus qui condamne en 1713 les Réflexions morales sur le Nouveau Testament de Pasquier Quesnel se veut la conclusion théorique définitive de l'hérésie janséniste.
(D'après Nicolas Lyon-Caen)

Or, quand on sait que les prémontrés de l'abbaye de Pont-à-Mousson étaient attachés à la doctrine janséniste et qu'en 1713 la bulle Unigenitus eut un grand retentissement et qu'elle troubla même fortement Mgr Du Cambout de Coislin, évêque de Metz (le 20 juin 1714, il composa un mandement refusant la bulle Unigenitus), on peut s'interroger sur la signification réelle de la scène sculptée ci-dessus, réalisée vers 1716.
L'ange de gauche tient dans sa main droite un  cœur enflammé, attribut de saint Augustin, et l'ange de droite a à ses pieds les symboles désavoués du pouvoir. Le spirituel prime sur le pouvoir temporel.



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