mercredi 30 novembre 2016

envol d'un ballon avec Emile Friant dans la nacelle



 Émile Friant, la seconde personne à partir de la gauche



Louis Guingot (Remiremont 1864 - 1948), Envol d'un ballon de la place Stanislas
avec Émile Friant dans la nacelle
hst - sbg et 1902
Exposé dans le péristyle du Musée des Beaux-Arts de Nancy
à l'occasion de l'exposition Émile Friant
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Départ d'un ballon
Jeudi, à la Pépinière, carreau du concours hippique, a eu lieu le départ d'un ballon, cubant 700 mètres, monté par M. Friant, artiste peintre, et M. Eugène Corbin, des Magasins-Réunis.
Le ballon, qui accomplit son premier voyage, a été amené à dix heures du matin ; les opérations de gonflement ont aussitôt commencé. Au début, le vent, soufflant avec force, empêcha le gaz de faire pression sur la soupape. Le gaz enfermé dans l'enveloppe formait une boule sans se fixer à la partie supérieure.
A une heure de l'après-midi il était à demi-rempli, l'opération continua lentement ; à trois heures il était prêt, la prise du gaz était fermée, la nacelle était attachée, et, sous la direction de M. Friant, les dernières manœuvres étaient opérées. A trois heures un quart, les deux aéronautes montaient dans la nacelle, et, à trois heures vingt-cinq, le lâchez-tout était prononcé.
Le ballon s'enlevait magnifiquement, regardé par une foule nombreuse qui s'était amassée petit à petit.
Les aéronautes ont emporté cinq pigeons voyageurs qui seront lâchés pendant le cours du voyage.
L'aérostat, poussé par un vent d'est, a pris la direction de Maron.
L'Est Républicain du vendredi 7 avril 1893

Le voyage en ballon
MM. Friant et Corbin, partis de Nancy, jeudi, en ballon, comme nous l'avons annoncé, sont rentrés vendredi à une heure - après avoir excité les alarmes de leurs parents et amis, car aucune dépêche des voyageurs n'était parvenue à Nancy avant vendredi onze heures du matin. Voici quelques détails sur le trajet :
Jeudi, après s'être élevé assez rapidement, l'aérostat a pris la direction de Toul. A trois heures quarante-cinq, il était en vue de cette ville, à 1,200 mètres de hauteur. A trois heures cinquante-deux, il était à 1,300 mètres au-dessus de Toul. trois coups de canon saluèrent son passage. A quatre heures, il atteignait 1,500 mètres, puis s'élevait à 1,600 mètres dix minutes plus tard. A ce moment il planait au-dessus des vastes forêts s'étendant près de Choloy (canton de Toul). Il monta successivement à 1,650, 1,750, 1,950 mètres, pour atteindre, à quatre heures trente-deux, la hauteur maximum de 2,100 mètres.
Le ballon descendit alors peu à peu. Près de Hévilliers, canton de Montiers-sur-Saulx, à peu de distance de Ligny (Meuse), il rasait le sol. Il fut traîné pendant environ 500 mètres, puis s'arrêta. MM. Friant et Corbin purent quitter la nacelle à cinq heures vingt.
L'atterrissage fut très difficile par suite du vent qui soufflait avec force. Le ballon, à demi dégonflé, était poussé par un zéphyr qui s'engouffrait dans l'enveloppe. La nacelle, à moitié penchée traînait à terre, les aéronautes avaient peine à s'y tenir debout, car ils étaient forcés de tirer sur la soupape pour permettre l'évacuation complète du gaz. Enfin grâce à leur sang-froid et à leur adresse, MM. Friant et  Corbin accomplirent seuls cette descente et cela bien forcément, car aucun habitant ne se trouvait dans les champs pour saisir le guide-rope et aider à la descente.
Le ballon étant dégonflé, les deux voyageurs aériens se rendirent chez M. Henry-Maire, maire de Hévilliers, qui les reçut avec empressement et qui les conduisit, en voiture, vendredi matin, à la gare de Nançois-le-Petit, où ils ont repris le train pour Nancy où ils sont arrivés à une heure trois en excellent état.
Aucun des pigeons voyageurs emportés par MM. Friant et Corbin n'était encore revenu au colombier, vendredi, à trois heures du soir, bien qu'ils eussent été lâchés à intervalles réguliers.
 L'Est Républicain du samedi 8 avril 1893
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"Ce matin, à 10 heures, un ballon libre cubant 1 200 mètres, partira de la Pépinière. Il sera monté par M. Friant, pilote, président de l'Aéro-Club (de l'Est), M. Lecomte, ingénieur directeur, M. Mariez, directeur de l'usine à gaz, et M. Kowalesky, dentiste."
L'Est Républicain du 15 avril 1913

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