mercredi 22 juillet 2015

Delacroix, Barrès et l'église de Plombières

"Tapissée de pensées ! c'est une expression mémorable de Delacroix, un soir de solitude aux eaux de Plombières en été, un soir de grande animation spirituelle qu'il était entré, seul et triste, peut-être un peu malade, dans l'église de la petite ville. « Fait mes adieux à l'église de Plombières, écrit-il.  J'aime beaucoup les églises. J'aime y rester presque seul, m'asseoir sur un banc, et je demeure là dans une bonne rêverie... Il me semble qu'elles sont tapissées  de tous les vœux que les cœurs souffrants y ont exhalés vers le ciel. »
Un tel mot nous éclaire sa manière de voir les choses et de goûter la vie, nous rend compte de sa nature d'esprit et même de sa manière de travailler. 
L'église de Plombières a disparu. Il n'en reste pas une pierre, mais jamais je ne traverse la petite ville, voisine de mon pays d'enfance, sans faire une station sur l'emplacement de l'ancienne église, pour m'associer à des sentiments d'une telle sagesse."
Maurice Barrès, "Le Testament d'Eugène Delacroix", dans Le Mystère en pleine lumière, Romans et Voyages, tome II, Robert Laffont, collection Bouquins, 1994, p. 840.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire