mercredi 22 avril 2015

le portail roman de Vomécourt sur-Madon, Vosges



Le portail roman de l'église Saint-Martin
Vomécourt-sur-Madon (Vosges)
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"Le tympan était naguère couvert d'une couche de mortier datant peut-être de la Révolution. Il y a trente à quarante ans, cette couche a été enlevée et a fait apparaître une sculpture fort ancienne. C'est d'un art très barbare. Le sujet est surtout intéressant au point de vue iconographique. On y voit d'un côté une sorte de massif rectangulaire, couvert d'une draperie, auprès duquel se tient un ange aux ailes éployées, vers lequel trois personnages, trois femmes, semblent s'approcher. De l'autre côté, deux chevaliers armés de pied en cap, le heaume conique sur la tête, et luttant à la lance : au-dessus un lion passant (1). Tout en haut, trois petits cercles sont posés 1 et 2. Un oiseau occupe celui du dessus ; une sorte de rosace ou d'étoile est inscrite dans chacun des deux autres.
On s'est perdu en conjectures sur l'interprétation de ces différents sujets. Je pense que la plus naturelle serait celle-ci. Leur ensemble se rapporte à la Résurrection. Le premier sujet représente incontestablement les saintes femmes au tombeau. on sait la façon presque identique dont les quatre Évangélistes rapportent la Résurrection du Christ. Après avoir raconté comment Jésus fut enseveli, ils ajoutent seulement que les saintes femmes étant venues au sépulcre pour y apporter des aromates, le trouvèrent vide et qu'elles apprirent d'un ange que Jésus était ressuscité. c'est aussi par la visite des saintes femmes au tombeau que les plus anciens monuments figurent le plus souvent la Résurrection. 
Dans les deux chevaliers qui combattent, je verrais volontiers le duel de la Vie et de la Mort dont parle la prose de Pâques, Victimae paschali : Mors et vita duello, Conflixere mirando.
Le lion fait tout naturellement penser à ces paroles de l'Apocalypse : "Vicit leo de tribu Juda radix David."
Je suis bien tenté de voir dans l'oiseau renfermé dans le petit cercle supérieur le phénix, symbole de la Résurrection. Les deux rosaces sont-elles purement décoratives ? Certains ont vu la Trinité dans ces trois cercles et l'oiseau figuré dans celui du dessus serait le symbole du Saint-Esprit. J'avoue que je préfère la première explication."
1. Je vois une épée et une lance.
Georges Durand, Eglises romanes des Vosges, Paris, Edouard Champion Libraire-Éditeur, 1913, p. 377-378.

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