mardi 15 avril 2025

l'hydre-univers tordant son corps écaillé d'astres

"Lentement, je déclamai le vers célèbre :
L'hydre-univers tordant son corps écaillé d'astres
Je sentis sa stupeur presque  craintive. Il le répéta à voix basse, savourant chacun des mots resplendissants."
Jorge Luis Borges, "L'autre",  Le livre de sable, Folio Gallimard, 2009, p. 16

Là sombre et s'engloutit, dans des flots de désastres,
L'hydre Univers tordant son corps écaillé d'astres ;
Là tout flotte et s'en va dans un naufrage obscur ;
Dans ce gouffre sans bord, sans soupirail, sans mur,
De tout ce qui vécut pleut sans cesse la cendre ;
Et l'on voit tout au fond, quand l'œil ose y descendre,
Au delà de la vie, et du souffle et du bruit,
Un affreux soleil noir d'où rayonne la nuit !
Victor Hugo, Ce que dit la bouche d'ombre, poème des Contemplations, vers 179-186.

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