Qui se souvient, parmi mes contemporains qui ont suivi des cours d'allemand avec M. Chassard au lycée Henri-Poincaré de Nancy, du village de Sowirog, du seigneur von Balk, de Jacob, le père des sept enfants Jéromine, pêcheur et charbonnier, de Jons Ehrenreich qui deviendra médecin des pauvres dans son village, de Gina qui épousera un comte et qui s'exilera à Londres à l'arrivée du nazisme, de l'instituteur M. Stilling qui soutiendra moralement et pécuniairement Jons, de Frédéric, le jouer de flûte, de Gotthold qui deviendra un nazi, du gendarme bienveillant Korsanke, de Kiewitt qui laboure avec son vieux cheval blanc, du berger Piontek, de Jumbo l'étudiant, ami de Jons, et qui mourra pendant la guerre de 14, etc. En classe nous avons lu et traduit plusieurs passages du vaste roman d'apprentissage (Bildungsroman) d'Ernst Wiechert : Die Jeromin-Kinder.
Mais le plus souvent la route est plongée dans le silence et les jeunes bouleaux projettent leurs ombres ténues sur les fossés encombrés de joncs. Elle n'a rien conservé de tout ce qui passa sur elle autrefois, allant vers la vie ou vers la mort. Elle n'a ni croix ni pierres du souvenir. C'est une route anonyme."
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